jeudi 1 février 2007

2 - Réactions légales

Devant l’intérêt grandissant des médias pour le mouvement pro-anorexique, les autorités responsables de la sécurité sur internet ont dû parer au plus vite afin d’éviter la propagation de l’idéologie pro-anorexique, celle-ci véhiculant des valeurs contraires à l’éthique et dangereuses pour la santé. En France, le régime juridique des blogs est soumis au moins à deux types de règles : celles relatives au Service de communication électronique au public et celles relatives à la presse. L'article 1 de la Loi du 24 juin 2004 sur la confiance dans l'économie numérique pose le principe selon lequel "la communication au public par voie électronique est libre". Toutefois, l'exercice de cette liberté est limitée notamment par : le respect de la dignité de la personne humaine, ou la sauvegarde de l'ordre public. Les limites de la liberté d'expression en la matière sont également rappelées par la loi de 1881 sur la presse qui énonce les contenus dont la publication peut être considérée comme illicite, et emporter à ce titre un trouble à l'ordre public. Elle détermine en outre le régime de la responsabilité applicable aux responsables des organes de presse. La loi n°2004-575 du 21 juillet 2004 fut une des premières mesures prise par le gouvernement. Elle régit des protocoles d’interconnexions et d’échanges et leur confère un statut à part.

Le 22 septembre 2005, le ministère de la famille, lors d’un comité éditorial sensibilise et mobilise les parents vis-à-vis des dangers pouvant être engendrés par internet. Ensuite, dans une recommandation du 22 novembre 2005, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés a dispensé les blogs de se déclarer à cette même commission. Si cette mesure peut surprendre dans le sens ou elle facilite la création d’un blog, elle peut aussi être révélatrice de l’impuissance du gouvernement face à ce média montant. Puis le 10 janvier 2006 monsieur Philippe BAS, ministre délégué à la Sécurité sociale pose le problème de l’accès à internet via les téléphones portables. Enfin le 21 janvier 2007, le ministre de la santé Xavier Bertrand a annoncé la très prochaine mise en place d’un groupe de travail sur l’image du poids. Le but étant de formuler des recommandations face aux risques posés par l’anorexie. Ce groupe de travail sera composé de représentants des consommateurs, des agences de mannequins, des associations de personnes obèses, des professionnels de la mode, des personnes l’observatoire des discriminations, mais aussi des philosophes spécialisés dans la représentation du corps. Une proposition de loi a même été émise par le député UMP François Vannson, afin d’interdire purement et simplement les sites qui présenteraient l’anorexie sous un jour favorable.

Depuis la mort d’Ana Carolina, le jeune mannequin brésilien, le monde de la mode commence aussi à s’inquiéter de l’image et de l’état de santé de ses mannequins. C’est la raison pour laquelle on voit désormais des interdictions de défiler pour des filles jugées trop maigres. Par ailleurs, suite au battage médiatique sur les dangers des sites pro-anorexiques, la plupart ont été fermés par les hébergeurs, et il est difficile aujourd’hui de trouver un site en Français qui va faire l’apologie de la minceur (alors que les sites anglo-saxons restent nombreux). Les webmasters sont eux aussi en guerre contre l’anorexie : ils cherchent et suppriment tous les sites pro-anorexiques, c’est dans cette optique que Yahoo et AOL ont banni de leurs moteurs de recherche les liens vers ces portails. De même que certains utilisateurs d’internet qui n’hésitent pas à avoir recours à la délation comme par exemple Julien Jouanneau (http://julienjouanneau.canalblog.com). Cependant la censure n’a pas changé les esprits, elle n’a fait que les mettre de coté et les cacher, les laissant à leur triste sort. Les communautés pro-ana se font désormais en privé, via liste de discussions avec accès restreint.

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